Le ski joëring, une activité hivernale combinant sport de glisse et traction animale, attire un public de plus en plus large parmi les adeptes de sports de montagne. Originaire de Scandinavie, cette discipline singulière propose une pratique entre nature et sport, ancrée à la fois dans les traditions nordiques et les évolutions contemporaines des loisirs d’hiver. Dans cet écrit, nous revenons sur ses origines, ses aspects techniques, les destinations qui le rendent accessible, ainsi que les avis recueillis auprès de pratiquants.
Histoire du ski joëring
Le ski joëring trouve ses fondements dans la Scandinavie d’il y a environ 2500 ans avant notre ère. À l’époque, les habitants utilisent cette technique principalement pour leurs déplacements sur la neige, notamment dans les régions agricoles et de chasse. L’appellation dérive du mot norvégien « skikjøring », signifiant littéralement « ski tracté ». Cela évoque bien l’essence de cette pratique : avancer en ski en étant tiré par un animal, plus précisément un cheval.
Avec le tournant du XXe siècle, l’activité se transforme progressivement en un loisir encadré. Elle devient populaire en Suisse, à Saint-Moritz, où sont organisées les premières courses amateurs et professionnelles. Le ski joëring est d’ailleurs présenté comme sport de démonstration lors des Jeux Olympiques d’hiver de 1928. Aujourd’hui encore, la Fédération Française d’Équitation en reconnaît la pratique dans l’univers équestre, ce qui contribue à sa diffusion en France et dans d’autres pays montagneux.
Compétences techniques et interaction cheval-skieur
Dans la pratique, le ski joëring demande une interaction coordonnée entre le skieur et l’animal. Le skieur doit être attentif aux réactions et mouvements du cheval afin de maintenir une bonne stabilité sur les skis. Un certain niveau de forme physique est généralement recommandé, surtout pour les sorties sur des terrains plus variés. La capacité à garder son équilibre et à anticiper les trajectoires devient alors importante pour s’adapter au rythme du cheval.
Certaines disciplines hivernales utilisent elles aussi la traction animale ou motorisée, mais le ski joëring se distingue par son approche à la fois équestre et glissante. Il peut être pratiqué sur plusieurs types de terrains tels que des pistes damées ou des sentiers naturels dans la neige fraîche. Ce tableau propose une mise en perspective utile :
Critères | Ski joëring | Traîneau à chiens | Ski nautique |
---|---|---|---|
Animal utilisé | Cheval | Chiens | Non applicable |
Terrain | Neige | Neige | Eau |
Compétences requises | Équitation et glisse | Maîtrise du traîneau | Contrôle de posture aquatique |
Certains pratiquants relatent leur expérience comme une rencontre privilégiée entre sport, animal et nature. L’un d’eux partage : « La relation avec le cheval pendant l’effort est marquante. Il y a un véritable contact, subtil mais présent. » D’autres insistent sur la possibilité de s’éloigner du tumulte des stations classiques, en découvrant la montagne sous une autre forme.
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Il est possible d’appréhender cette discipline sans grande expérience. Des parcours d’initiation avec encadrement professionnel sont proposés afin qu’un large public puisse s’y essayer. Ainsi, les débutants en ski peuvent s’orienter vers des pistes courtes, encadrées, avec des chevaux habitués aux parcours simples. Les personnes plus habituées aux sports de glisse peuvent essayer des parcours plus techniques une fois à l’aise.
Destinations et aspects touristiques
En France, plusieurs régions se sont organisées pour accueillir la pratique du ski joëring. Les massifs des Alpes, des Pyrénées et des Vosges disposent désormais de structures adaptées. À titre d’exemple, des stations comme Avoriaz, La Clusaz ou Chamonix intègrent cette activité dans leur offre hivernale.
L’introduction du ski joëring contribue à élargir les propositions en matière de tourisme hivernal. Pour certaines stations, c’est même devenu un élément identitaire, comme à Avoriaz, où cette discipline s’aligne avec une démarche de gestion environnementale plus douce, en complément des activités motorisées ou mécaniques.
Cette transformation de l’accueil touristique participe à une forme de valorisation des sports non conventionnels et des loisirs partagés avec les animaux. Elle attire une clientèle attachée à des pratiques de montagne moins concentrées sur la vitesse ou la compétitivité.
Les chevaux qui présentent une bonne réceptivité aux consignes, ainsi qu’un tempérament stable, assurent souvent une expérience fluide. On retrouve souvent de petits gabarits robustes comme les Islandais ou les Quarter Horses, parfois éduqués dès leur jeune âge à la traction légère.
Il est tout à fait envisageable de débuter sans être expert. Un niveau de glisse basique suffit généralement pour les premières initiations. Quant à l’interaction avec l’animal, elle est guidée par le moniteur qui gère les ordres principaux liés au rythme et à la direction.
Des stations telles que La Clusaz, Avoriaz ou encore le domaine du Lac Blanc sont ouvertes à cette pratique. Certaines structures disposent d’un partenariat avec des centres équestres pour proposer des formules adaptées : baptêmes, apprentissage ou parcours techniques.
Vers une diversification des activités hivernales
Au fil des années, le ski joëring a quitté le statut de curiosité pour s’intégrer comme une activité accessible, complémentaire aux offres dites classiques. En montagne, les vacanciers tendent à rechercher d’autres manières de profiter de la neige. Ce type de glisse apporte un équilibre entre activité sportive et temps partagé en plein air.
On note que la reconnaissance institutionnelle de la discipline (par exemple via les fédérations sportives) participe à asseoir sa légitimité. De nombreuses régions investissent dans des infrastructures adaptées, accompagnées de signalétique, d’encadrement certifié et de démarches liées à la sécurité.
On peut donc percevoir le ski joëring comme une réponse à la recherche de diversité dans un cadre montagnard où la neige n’est plus exclusivement associée au ski de piste, mais à un éventail de pratiques plus large. Cette approche alternative témoigne d’une tendance encourageant une relation renouvelée aux paysages d’altitude.
Un équilibre entre plaisir, technique et respect du vivant
Ce qui ressort souvent dans les récits de ceux qui s’y sont essayés, c’est la satisfaction d’un moment plutôt serein, loin de la précipitation que certaines formes de sport hivernal peuvent induire. Les balades à rythme modéré, assorties de panoramas dégagés, créent une expérience marquante, notamment pour les familles ou les groupes souhaitant partager une activité collective.
Le lien entre l’homme et le cheval s’ajoute à la dimension technique. Bien au-delà de la performance ou de l’adrénaline, de nombreux pratiquants y trouvent un aspect apaisant, rythmé par la neige, les sons amortis et la progression linéaire entre forêts et crêtes ouvertes.
La montée en compétence peut se faire progressivement, à partir de brevets ou de cours à la séance. Des moniteurs spécialisés assurent ainsi un cadre pédagogique à la fois sérieux et accessible, encourageant le développement d’intérêts multiples pour cette forme de traction hivernale.
Redécouvrir l’hiver autrement
Parfois rangé dans la catégorie des loisirs marginaux, le ski joëring trouve une nouvelle audience soucieuse d’explorer des sentiers moins empruntés. Il s’agit autant d’une activité sportive que d’un moment pour ralentir. Que ce soit pour un après-midi de glisse différent ou un séjour tourné vers la nature, cette approche hivernale laisse rarement indifférent.
Loin de se présenter comme une alternative spectaculaire ou réservée à une élite, elle propose plutôt une parenthèse, un moment partagé avec un cheval dans un cadre souvent majestueux. Chacun y projette quelque chose de différent : un souvenir hivernal, une première découverte ou simplement une expérience nouvelle.
Au final, le ski joëring prend place parmi ces activités d’hiver qui réintroduisent du lien, à la fois avec les éléments et avec les animaux. Il ne s’agira pas ici de repousser des limites physiques, mais plutôt de composer avec elles, skis aux pieds et rênes en main.
Sources de l’article
- https://www.francetvinfo.fr/culture/sports-d-hiver-a-la-decouverte-du-ski-joering_6362035.html
- https://europe.tv5monde.com/fr/guide-tv/documentaires/en-terre-animale/ski-joering-et-chiens-de-traineaux-1347052
- https://programmetv.ouest-france.fr/documentaire/animalier/en-terre-animale-m95770343/ski-joering-et-chiens-de-traineaux-c262985391/